Pour transformer, il faut d’abord mesurer

Publié le 6 avril 2022

Par Myra Tremblay, MBA, conseillère en responsabilité sociale d’entreprise 

Saviez-vous que la majeure partie des ressources employées pour satisfaire nos besoins ne sont pas circulaires?  En ce moment, la nature est poussée aux limites de sa biosphère. Ensuite, on fabrique, on pollue, on jette et on recommence.  Ce cycle détruit la planète et il faut l’adresser sans plus tarder.  Plusieurs pays ont déjà migré vers l’économie circulaire et leur contribution positive est indispensable.

Nous avons enfin emboité le pas. En effet, le Québec s’est récemment doté d’un indice pour mesurer sa circularité, couplé d’objectifs visant à utiliser en boucles et de façon efficace ses ressources.  L’indice de circularité est mesuré à l’échelle mondiale par Circle Economy et est présenté au Forum économique mondial.  L’indice de circularité permet de quantifier l’écart entre l’utilisation en boucles des ressources d’un pays vs sa réalité industrielle.  Plus l’indice de circularité est bas, plus il témoigne des grandes problématiques de l’économie linéaire basée sur le cycle « extraction-fabrication-élimination ».

Repenser les modes de consommation et de production 

L’économie québécoise repose sur des taux d’extraction, de production, de commercialisation et de consommation élevés. Selon le plus récent rapport de RECYC-Québec, près de 271 millions de tonnes de ressources et de matières entrent dans l’économie à chaque année.

Cela représente 32 tonnes par personne, un niveau supérieur à la moyenne canadienne, et plus du double pour un pays comme la Hollande, qui a une population similaire, mais qui ne mise pas autant sur les importations que nous.  Cette réalité fait que notre indice de circularité au Québec n’est que de 3,5%, comparé à la moyenne mondiale de 8,6 %, tandis que la Hollande offre l’un des meilleurs indices d’Europe avec 24,5%.

Pourquoi se soucier de notre indice de circularité?

Il est nécessaire de passer à une économie circulaire pour réduire les écarts en matière d’émissions de gaz à effet de serre et limiter les effets de la crise climatique, tout en s’assurant qu’il nous reste des ressources à gérer. Selon le rapport 2021 de Global Circularity Gap, il nous suffirait de doubler la circularité de l’économie planétaire, soit un indicateur de 17 %, pour réduire sous deux degrés le réchauffement climatique mondial.  Collectivement, cela est possible, mais nécessitera un engagement multilatéral de la part de tous les gouvernements, des entreprises et de la société civile.

D’un point de vue sectoriel, l’économie circulaire offre des solutions concrètes à très haut potentiel pour la filière bioalimentaire.  Il est important pour Novago, ainsi que ses membres, de se préoccuper de la circularité de ses opérations, car le secteur agricole produit des quantités exceptionnellement élevées de résidus, qui actuellement sont peu réutilisés ou recyclés.  Le potentiel de faire mieux comme industrie est immense!

En résumé, rappelons que le développement durable est un objectif global de société visant notre pérennité. L’économie circulaire permet d’avancer dans cet objectif et de hiérarchiser les outils et processus d’une entreprise.

Plus une société est circulaire, présentant un indice de circularité élevé, plus elle s’attaque concrètement à nos enjeux.  Comme organisation, il faut y contribuer en repensant nos façons de faire.

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