Publié le 31 octobre 2013
Les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote de l’air qui est disponible en grande quantité. Plusieurs résultats sur la fixation symbiotique de l’azote nous ont montré que, selon l’espèce, les légumineuses fixaient des quantités plus ou moins importantes d’azote. Les propriétés du sol ainsi que les conditions climatiques peuvent faire varier cette quantité. L’inclusion de légumineuses dans les rotations peut permettre une réduction des quantités d’azote de source extérieure à apporter pour la nutrition azotée des cultures et augmenter les rendements des cultures non fixatrices d’azote (exemple : blé, maïs, etc.). Souvent, un peu d’engrais azoté est nécessaire au départ pour améliorer les rendements des légumineuses en sols pauvres. Cela peut s’expliquer par l’incapacité des légumineuses à fixer l’azote au début de son cycle. La nodulation est un processus qui s’établit plus ou moins lentement et elle ne peut commencer que lorsque la plante a développé un enracinement permettant d’accueillir les rhizobiums (bactéries aérobies). Pendant cette période, la légumineuse a un besoin en azote qui, s’il n’est pas comblé par le sol ou les engrais, peut limiter son développement et diminuer les rendements.
Les choix culturaux
Un projet de recherche de l’IRDA a comparé des systèmes culturaux de différentes espèces de légumineuses, cultivées seules ou en association avec d’autres cultures, soit : le soya, le haricot sec, le pois sec, la vesce velue, la luzerne annuelle et le trèfle incarnat. Trois ont été semées en association avec le blé (vesce velue, trèfle incarnat et pois fourrager) et trois en culture intercalaire avec le maïs (luzerne, trèfle incarnat et vesce velue). Des cultures de maïs et de blé, qui ne sont pas fixatrices d’azote, ont servi comme témoins. Les parcelles avec légumineuses ont permis des augmentations de rendements de 0,6 à 1 t/ha pour le blé et de 1,3 à 3,2 t/ha pour le maïs, en comparaison avec des parcelles non fertilisées en azote. Dans les sols fertilisés en azote, les gains en rendements de blé et de maïs ont également été très importants sur les retours de légumineuses. De façon générale, les équivalents en engrais azoté ont été les plus élevés selon cet ordre : vesce > luzerne annuelle > mélanges blé/vesce et maïs/vesce > trèfle incarnat > soya. Ce sont ces mêmes précédents de légumineuses qui ont retourné plus d’azote dans le sol et augmenté significativement les rendements du blé et du maïs. Ces résultats démontrent que ces espèces de légumineuses ont contribué à la nutrition azotée du blé et du maïs, diminuant ainsi le besoin en engrais azoté entre 10 et 80 kg N/ha pour le blé et entre 12 et 65 kg N/ha pour le maïs. Pour produire des rendements maximaux de maïs, les doses économiques ont en effet varié entre 123 à 149 kg N/ha pour la vesce velue, le trèfle incarnat, la luzerne et le mélange blé/vesce, comparativement à 200 kg N/ha pour les autres précédents de légumineuses et le sol sans légumineuses.
Source : Bénéfices des légumineuses dans les rotations de cultures, IRDA
Par Pierre-Luc Brouillette, agr.
Directeur en agriculture durable, La Coop Novago