Le sclérotinia, la gestion du risque

Publié le 21 décembre 2015

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25 septembre 2015, Une simple balade dans la campagne lanaudoise vous dévoilera l’ampleur de l’infestation de la sclérotiniose, appelée aussi moisissure blanche. Les dommages finaux sont impossibles à évaluer. Une chose est certaine, le rendement ne sera pas à la hauteur des attentes. Que faire pour 2016? Arrosage au fongicide? Changement de variété? Modification de la méthode de culture? L’approche en sera plus une de gestion du risque.

Selon le conseiller spécialisé maïs et soya à La Coop fédérée, Pascal Larose, tout va se jouer dans l’approche. « Le sclérotinia, il est là. Ce que nous devons faire, c’est gérer le risque. » Les plants de soya dans notre région sont presque tous atteints. Aucun type de sol n’a été épargné, aucun espacement d’ensemencement ni aucune variété. La cause principale est le climat. « Tout se joue à la floraison. Elle se passe au mois de juillet et, cette année, il a été frais et humide. Les conditions idéales pour la moisissure blanche, » soutient Pascal Larose.

Si nous choisissons d’appliquer des fongicides, la période d’application sera déterminante. Selon Pascal, c’est une question de synchronisme parfait. « Un fongicide, c’est un peu comme une peinture antirouille : tu l’appliques, tu es protégé; tu ne l’appliques pas, tu ne l’es pas. Le stade idéal est R1 (début floraison) avec une répétition deux semaines plus tard. » Évidemment, cela ne garantit pas que le sclérotinia ne fera pas de dommage, car si le couvert végétal est intense et que le sol reste humide et frais, les spores seront bien nourries. Ce que nous devons espérer, c’est un mois de juillet à plus de 26 °C, avec du temps sec. L’aspect financier est à considérer, car un champ avec moins de 25 % de ses plants infestés ne sera pas rentable à traiter. Si vous optez pour un semi à un écartement de 15 à 30 pouces, vous donnerez également plus de chance à votre soya de pousser dans de meilleures conditions.

La rotation peut également vous permettre de déjouer la maladie, mais nous devons garder en tête les années subséquentes. Les spores de la moisissure blanche ne peuvent pas attaquer une graminée comme le maïs, la fléole (mil), le blé et autre. Par contre, si vous labourez le champ infesté, vous ferez pénétrer les sclérotes dans le sol et ils seront prêts à attaquer quand le soya reviendra. Un semi-direct ou un travail minimal du sol sera une excellente stratégie. Les champs implantés en graminée doivent être très bien désherbés, car les herbes nuisibles comme le chou gras, la moutarde, l’herbe à poux et autres membres de la famille des crucifères sont des vecteurs de la sclérotiniose. La luzerne et le trèfle sont également à éviter.

Donc, que faire en 2016? Aurons-nous plus de 25 % d’infestation? Sèmerons-nous à 15 ou 30 pouces d’écart? Juillet sera-t-il chaud et sec? Toutes des questions qui connaitront leur réponse dans un peu moins de 12 mois et qui nous pousseront à gérer le risque.

Par Stéphane Payette, T.P.