Le « fun » est dans le porc et la survie dans la résilience

Publié le 2 juillet 2013

La Ferme de Mirabel peut compter sur l'appui de toute la famille; Emmanuelle Smith, Alex Chagnon, Steve Thibault, Anne-Marie Chagnon et leurs enfants.

La Ferme de Mirabel peut compter sur l’appui de toute la famille; Emmanuelle Smith, Alex Chagnon, Steve Thibault, Anne-Marie Chagnon et leurs enfants.

Enfant, Alex Chagnon n’avait qu’un désir de carrière : devenir producteur agricole. Fils de policier-agriculteur, lui et sa sœur Anne-Marie ont trouvé leur niche à Mirabel dans la production porcine. Au fil des ans, les membres de la Ferme Michel et Madeleine Chagnon ont déjoué les embûches que le marché leur a imposées et sont convaincus d’avoir fait le bon choix.

L’aventure de la famille Chagnon a débuté en 1987 avec l’achat d’une ferme par leurs parents, Madeleine et Michel. Une ferme laitière sans quota et avec 100 hectares de terre. Aujourd’hui, ils possèdent une ferme porcine de 5500 places en pouponnière et 2200 places en engraissement. Alex a choisi la production porcine à sa sortie de l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe, en 1998, en raison de la faisabilité du projet. « Je ne pouvais tout simplement pas travailler à temps plein si j’investissais dans une production contingentée », décrivait-il. Alex et son père ont alors amorcé une association avec La Coop Novago, qui est toujours vivante en 2013.

Le suivi est une étape primordiale à la ferme. Marjorie-Audrey Lévesque de La Coop Novago collabore étroitement avec toute la famille. Emmanuelle Smith et Anne-Marie Chagnon apprécient son dévouement.

Le suivi est une étape primordiale à la ferme. Marjorie-Audrey Lévesque de La Coop Novago collabore étroitement avec toute la famille. Emmanuelle Smith et Anne-Marie Chagnon apprécient son dévouement.

Les débuts de la ferme se sont faits avec trois pouponnières. Au fil des ans, deux engraissements et deux autres pouponnières se sont ajoutés pour se situer au niveau actuel. Les débuts ont été prometteurs et les problèmes de l’industrie ont durement éprouvé la ténacité des agriculteurs mirabellois. Le programme Porc Coop a été un bon coup pour les Chagnon. « Oui, nous avons dû faire des concessions. Ça n’a pas toujours été facile, certains soirs ça  a brassé mais nous avons eu aussi beaucoup de réconfort », insistait Alex. Si les entrepreneurs agricoles ne se disent pas hors de danger, ils croient que le support qu’ils obtiennent du réseau La Coop est un plus pour leur ferme. L’agriculteur de 35 ans a glissé de bons mots sur sa représentante à La Coop Novago, Marjorie-Audrey Lévesque. « Le porc, c’est une grande roue. Pour qu’elle tourne, tu as besoin de tout le secteur agricole. Un bon produit, un marché, des outils de qualité, de l’aide professionnelle de premier plan et des prix intéressants tant au niveau des intrants que des porcs vendus », poursuivait-il. C’est pourquoi il a fait le choix de rester forfaitaire. Cette situation lui permet de garder une certaine sécurité et de ne pas avoir à constamment se battre sur le marché pour trouver les meilleurs prix pour le grain et pour le porc.

Les prix variables du porc et la hausse vertigineuse des prix des céréales ont eux aussi éprouvé la volonté de la famille Chagnon. Pour Alex, tout est une question d’équilibre. « Comme vendeur, je ne peux pas me plaindre des prix du maïs ou du soya. Comme acheteur, c’est un coup très dur. Entre 150 et 300 $ la tonne dans le maïs, il y a un juste milieu. Tous y trouveront leur compte. »

L’agriculture au féminin

Chaque année, plus de 28 600 « petits cochons » sont produits à la Ferme Michel et Madelaine Chagnon.

Chaque année, plus de 28 600 « petits cochons » sont produits à la Ferme Michel et Madelaine Chagnon.

La ferme, c’est aussi Anne-Marie Chagnon, la sœur d’Alex, Steve Thibeault, son conjoint, ainsi qu’Emmanuelle Smith, l’épouse d’Alex. Collaborateurs de tous les instants, chacun apporte son expertise. Anne-Marie est infirmière et enseigne au cégep. Ses connaissances médicales sont un plus quand vient le temps de voir aux bons soins des petits cochons. Lors de tournées, elle voit tout de suite quel type de maladie affecte les porcelets. Elle est très à l’aise avec les médicaments et leurs effets. « Nous avons une très bonne collaboration », indiquait Marjorie-Audrey Lévesque.

Emmanuelle travaille principalement au niveau des pouponnières. Originaire d’un milieu extérieur au monde porcin, son intérêt est indéniable et son amour pour l’agriculture lui permet de se tirer extraordinairement d’affaire. Le conjoint d’Anne-Marie donne un précieux coup de main à sa famille. Impliqué dans leur commerce touchant les abris d’auto et l’aération de pelouses, il détient des parts dans l’entreprise et marie bien ses occupations à celle de la ferme.

L’avenir est-il rose pour la Ferme Michel et Madeleine Chagnon SENC? Disons rose foncé. Est-ce que cela affecte Alex? « C’est certain que tu dois t’adapter aux changements. Ce n’est pas toujours facile, mais l’agriculture c’est une job tellement l’fun. »

Tableau végétal

  • 1100 acres de terre
  • 75 acres en blé                                              
  • 513 acres en maïs                                         
  • 512 acres en soya    

Tableau porc

  • 5 pouponnières de 1100 places
  • 2 engraissements de 2200 places
  • Bâtisses en tout plein tout vide
  • Porcelets monosources négatifs          

Par Marjorie-Audrey Lévesque et Stéphane Payette

La Coop Novago