Le bore, le zinc, le soufre : quand et combien?

Publié le 13 janvier 2017

 

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Dans un monde idéal, décembre apporte les premiers flocons de neige qui passeront l’hiver avec nous et un temps de repos pour préparer les fêtes à venir. Toutefois, il arrive que ce scénario ne se déroule pas tout à fait dans cet ordre. Nous devons alors nous ajuster. Il en va ainsi avec les éléments fertilisants des sols. Nous devons réagir afin que les plantes reçoivent tout ce dont elles ont besoin.

Parmi les éléments fertilisants que nous retrouvons dans les différents scénarios de fertilisation, les plus connus et utilisés sont l’azote, le phosphore et la potasse. Ils ont des compagnons qui ont leur importance. Nous parlerons, dans cette chronique, du zinc (Zn), du soufre (S) et du bore (B).

Les deux premiers se retrouvent souvent en quantité suffisante dans les engrais de ferme. Particulièrement dans les lisiers de porc et les fumiers de poulet. Qu’arrive-t-il quand nous ne disposons pas de ces sources et que les sols n’en contiennent pas suffisamment? Nous optons pour les engrais minéraux. Un de ces produits se nomme le MESZ (12-0-40, 10 S, 1 Zn) et a un impact important, car plusieurs plantes réagiront favorablement à une application en bande tôt au printemps, dont le maïs et les pommes de terre. La luzerne, le soya, le blé, les fèves et le chou-fleur apprécieront un taux adéquat de soufre.

Le zinc aura son rôle à jouer. Il est un catalyseur de nombreux processus enzymatiques servant à la synthèse des protéines et au métabolisme des glucides. La carence en zinc réduit la résistance aux maladies, raccourcit la plante, retarde la floraison et la maturité et, finalement, entraine une perte de rendement. Parmi tous les déficits en oligo-éléments du maïs, la déficience en zinc est de loin la plus répandue dans le monde et la plus étudiée. Cette dernière s’extériorise le plus souvent entre les stades 2 et 8 feuilles, pendant la phase d’installation de la culture. La carence en zinc affecte les croissances racinaire et aérienne précoces et agit donc sur l’indice foliaire. Ce qui rend un produit comme le MESZ intéressant est que sa granule contient des niveaux uniformes de Z et de S. Les éléments seront donc répartis uniformément dans les champs. Leur action en sera donc encore plus efficace.

Même chose dans le cas du bore. Cet élément a un impact important dans les cultures de la luzerne, des pommes de terre et des crucifères. Par temps sec, un faible niveau de B peut nuire à la floraison et au remplissage du grain. Des résultats ont aussi montré l’effet du bore sur l’augmentation de la teneur en amidon du maïs fourrager et conséquemment sur sa qualité (meilleure valeur énergétique). Dans les prairies, un faible niveau de bore aura un impact sur les quantités de protéines que les vaches ingèreront dans leur fourrage.

Depuis l’année dernière, le réseau La Coop mise sur le produit Aspire (0-0-58, 0,5 % B), qui comporte une quantité de bore intégrée dans la granule avec la potasse. Ainsi, une fois l’engrais épandu, l’oligo-élément sera réparti de bien meilleure façon dans le champ. La bonne quantité au bon endroit, pour une absorption optimale et sécuritaire du bore par la culture. On sait que dans le cas du bore, le risque de toxicité dû à une quantité trop forte au même endroit est bien réel.

Afin de déterminer les taux idéaux, un plan de fertilisation réalisé à partir de vos analyses de sol permettra de répondre aux besoins des plantes. Votre expert-conseil sera en mesure de collaborer à la réalisation de ce plan et de vous donner des conseils utiles. Bonne saison des fertilisants.

Sources : http://www.yara.fr

Stéphane Payette, TP

Collaboration : Stéphane Perreault, conseiller spécialisé La Coop fédérée; Pierre-Luc Brouillette, coordonnateur agriculture durable, La Coop Novago.