Publié le 26 mai 2014
Frédérik Marineau était animé par le désir posséder de ses propres vaches, cultiver ses propres terres, faire sa propre marque. Jean-Pierre Campeau souhaitait assurer la pérennité de sa ferme. Les deux hommes ont mis leur rêve en commun et le troupeau Nalo a pris vie en 2011, à Saint-André-d’Argenteuil, dans les Laurentides.
Après une association de six ans, dans une relation patron-employé, les deux partenaires ont conclu une entente de transfert. Les vaches et le quota de production sont passés aux mains de Frédérik il y a trois ans et les terres changeront de propriétaire en janvier 2017. Avec sa compagne Isabelle St-Jacques, ainsi que leurs deux fils, Nathan et Loïk, ils sont à la tête d’un cheptel de 55 vaches laitières et 60 sujets d’avenir. Les négociations se sont faites en deux ans, dans un climat de confiance. « Jean-Pierre voulait que ça continue. Il n’était pas prêt à voir tout ça s’arrêter. De mon côté, je voulais m’établir et il l’a bien compris. Nous avons pris le temps de nous entendre et tout a bien été. Mieux que je ne le pensais au départ », avouait le jeune agriculteur de 32 ans.
Issu du milieu agricole, Frédérik n’a pas débarqué chez les Campeau sans expérience. Dès le départ, Jean-Pierre lui a donné les guides de l’élevage Holstein pur-sang. Animé d’une passion dévorante pour la génétique, l’entrepreneur agricole a rapidement amélioré les sujets du troupeau. Les efforts et le sérieux démontrés par son employé ont donné la confiance nécessaire à monsieur Campeau pour passer le flambeau. Le risque était réel et il ne pouvait pas se retirer complètement de l’entreprise d’un seul coup. Son ouverture d’esprit était un prérequis au succès de ce transfert.
Aucune limite
Les résultats du troupeau Nalo ont de quoi rassurer tous les investisseurs impliqués dans le projet d’Isabelle et Frédérik. La production de lait se situe actuellement à plus de 11 800 kg avec un test de gras de 4,33 % et la protéine atteint 3,50 %. Au moment de la vente, le troupeau de Jean-Pierre Campeau affichait un rendement moyen de 9000 kg. S’il ne croyait pas obtenir des gains aussi importants en si peu de temps, il ne voit maintenant aucune limite à l’atteinte d’objectifs élevés. « Je vise maintenant les meilleures productions au Québec, entre 13 000 kg et 15 000 kg de lait. »
La qualité génétique des animaux passionne aussi la famille Saint-Jacques-Marineau. En janvier dernier, Pierrerouge Goldwin Nicki devenait la première vache classifiée excellente. Nicki a d’ailleurs produit pas moins de 30 embryons qui permettront d’améliorer la qualité des sujets du troupeau plus rapidement. Maintenant, l’étable abrite une excellente, 17 très bonnes, 30 bonnes plus et huit bonnes. Selon Frédérik, ce n’est qu’un début. « J’aime les belles vaches. Je passe sept jours par semaine ici et je veux avoir du plaisir à faire mon travail. Avec une bonne génétique c’est plus agréable. » S’il n’en fait pas un objectif de carrière, le titre de Maître-Éleveur a aussi sa place dans les projets du résident du chemin de la Rivière-Rouge, à Saint-André-d’Argenteuil. Pour atteindre cet autre objectif, Frédérik mise sur la collaboration de l’expert-conseil chez Novago, Jean-Samuel Bacon. Les deux hommes partagent la passion de la génétique et s’entendent très bien sur les méthodes à utiliser, afin d’offrir à Ferme Nalo la meilleure conformation possible. L’achat de sujets de qualité figure aussi dans les plans de Frédérik. Il a d’ailleurs procédé à l’acquisition de Riverdown Snowman Delicat e.t., qui possède un bagage génétique supérieur.
Les animaux d’exposition aussi ont leur place dans l’organigramme de la ferme. Les fils d’Isabelle et Frédérik sont impliqués dans cette facette de l’entreprise. Nathan, âgé de neuf ans, présente Blondin Let it Snow Chaos et son frère cadet, Loïk, est aux commandes de Sicy Laurie Goldsun. Les deux jeunes hommes démontrent de l’intérêt pour le « show » et ils ont participé aux expositions locales l’été dernier.
Implication et vision d’avenir
Dans la jeune trentaine, Frédérik a déjà une bonne idée de ce que sa ferme deviendra au fil des ans. Du point de vue génétique, le plan est clair. Au niveau du fond de terre, aussi. En ce qui a trait au bâtiment, un projet fait son chemin : l’implantation d’un robot de traite dans une décennie. « Je ne dis pas non à ce genre de technologie. Je bâtis un peu ma génétique pour ça aussi. Pour maintenir une bonne moyenne avec un tel appareil, il faut des vaches avec une bonne conformation et une certaine uniformité. »
La vivacité d’esprit et la passion de Frédérik se remarque aux premières paroles qu’il prononce. Quand il a décidé de confier l’alimentation de son troupeau à Jean-Samuel Bacon, il a tout de suite apprécié le service et l’implication des gens de Novago. D’ailleurs, ce dernier a sollicité un mandat d’administrateur chez Novago à la dernière assemblée générale où il s’est fait élire par ses pairs. « Je n’ai jamais vu des gens aussi dévoués et pour moi c’est motivant. Je suis quelqu’un qui aime s’impliquer alors je me suis dit que je pourrais apporter un plus. » Avec autant d’énergie, de passion et de motivation une chose est évidente : l’avenir s’annonce agro-prometteur pour Frédérik, Isabelle, Nathan et Loïk.
Tableau 1
Le troupeau Nalo
55 vaches et 60 sujets d’avenir
1 Excellente, 17 Très Bonnes, 30 Bonnes Plus et 8 Bonnes
53 kilos de quota
Tableau 2
L’alimentation des sujets de la Ferme Nalo
Génisse de 0 à 6 mois
Génisses de 6 mois au vêlage
Vaches en lactation
Ration partiellement mélangée
Robot soigneur
Par Stéphane Payette, t.p. Expert conseil végétal, La Coop Novago