La participation du regroupement porcin des deux rives au contrôle du SRRP

Publié le 17 janvier 2018

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Depuis plus de 25 ans, le syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP) est au Québec, comme partout en Amérique du Nord,  la maladie porcine avec la plus grande incidence économique avec des pertes de plus de  5$ par porc sur tous les porcs abattus  soit près de 40 millions $ par an.

Les connaissances acquises sur la transmission du virus causant ce fléau, entre autres la transmission aérienne possible sur de longues distances,   et la limitation des moyens de contrôle usuels (vaccination, biosécurité des sites) a orienté, au Québec comme dans plusieurs autres régions, des actions communes et concertées des différents intervenants et producteurs pour avoir une stratégie de contrôle plus globale et synergique. Au Québec il s’agit principalement de la veille sanitaire provinciale (VSP) et des différents projets de contrôle local et d’éradication du virus SRRP (CLÉ-SRRP).

Sur le territoire du RP2R, qui couvre environ l’ouest de la province du Québec, on retrouve 5 projets CLÉ-SRRP ; le Regroupement  pour l’amélioration de la santé porcine en Estrie (RASPE), le projet CLÉ-Montérégie, le Réseau Santé Montérégie, le projet CLÉ-Lanaudière et le projet CLÉ-Bécancour. Pour chacun de ces projets, le RP2R participe activement si des producteurs de notre réseau y sont présents.

Le but commun de ces différents projets est de diminuer le nombre de nouveaux cas de SRRP en diminuant le nombre de souches sauvages circulant sur le territoire; les grandes lignes d’action sont

 A : Validation périodique du statut sanitaire de chaque site par la prise d’échantillons et partage de ce statut via la VSP.

 B : Éradication des souches de champs actives, orientation régionale spécifique de stratégie de vaccination des truies et des porcelets et finalement révision et amélioration de la biosécurité des sites.

Afin d’intégrer ces règles dans le schéma de production et dans la roue d’élevage du RP2R qui totalise plus de 300 000 porcelets par an, un code de couleur est associé à chaque déplacement de porcelets (Vert = négatif SRRP, jaune = vacciné SRRP et rouge = positif SRRP), les porcelets sont par la suite répartis sur des sites d’élevage en fonction de leur statut afin de minimiser les contaminations possibles. Le but principal étant de placer les porcelets verts dans des zones où ils demeureront à l’abri du virus, les porcelets jaunes vaccinés dans les zones où la vaccination est nécessaire et finalement s’assurer de placer les porcelets rouges (s’il y a lieu !) dans des sites de production éloignés d’autres sites avec des truies afin d’éviter la propagation de leur souche virale.  Cette stratégie est le résultat d’un travail d’équipe continuel entre les vétérinaires, le répartiteur (trice) de porcelets et les experts-conseils chargés du suivi des sites de production.

Une donnée concrète, intéressante et encourageante sur la pertinence de consacrer toute cette énergie à ce dossier provient du Réseau Santé Montérégie, le plus important projet CLÉ de notre territoire, qui comptabilise  le nombre de cas de contamination de sites avec des truies avec une nouvelle souche SRRP depuis 3 ans et, au moment d’écrire ce texte, les résultats étaient très encourageants.

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Bon hiver, sans SRRP.

Martin Choinière, dmv., Vétérinaire du Centre de Services des deux rives

Références :
  • Vivre avec le SRRP, peut-on encore se le permettre ? C. Surprenant, Aqinac, novembre 2010.
  • Réseau Santé Montérégie, Sylvie Vermette, septembre 2017.