Publié le 20 septembre 2014
Par Brigitte Lapierre, agr. conseillère spécialisée à La Coop fédérée
Dans certaines régions du Québec, les nuits fraîches ont commencé à frapper et le maïs a pu geler. Dans Portneuf et la Mauricie, des gels de -2C sur des périodes prolongées ont été observées, il ne faut pas oublier d’inspecter vos champs.
Qu’est-ce que le gel mortel du maïs?
Les dommages causés par le gel dépendent principalement de deux facteurs:
La période critique se situe lorsque la température est légèrement sous 0C pour une durée de 4 à 5 heures ou descend à -2C quelques minutes. En plus de le température et du temps d’exposition, d’autres facteurs sont à surveiller:
Certaines parties du maïs sont plus susceptibles au gel. Les feuilles de la partie supérieure du plant de maïs seront affectées en premier étant plus éloignées de la chaleur du sol. Par contre, la tige et l’épi sont plus résistants au gel.
L’influence du gel sur le rendement final du grain dépend du stade de développement et de la santé du plan en général. Il est évident que les répercussions sont plus grandes lorsque le maïs gèle à un stade moins avancé. Une faible gelée ralentira le développement de la plante, mais tant et aussi longtemps que l’attache de l’épi n’aura pas gelé mortellement, le maïs continuera de sécher. Si le maïs n’est pas rendu à maturité et qu’il y a gel mortel, le séchage naturel sera retardé d’environ une semaine.
À la suite d’un gel mortel, les feuilles de maïs sèchent et l’humidité baisse rapidement de quelques points les jours suivants. Il faut se rappeler que pour obtenir des conditions de fermentation optimales de l’ensilage de maïs, il faut viser une humidité pour la plante entière de 65-68% pour un silo vertical, 70-72% pour un silo horizontal et 50-60% pour un silo hermétique. On dit que le silo « coule » quand l’ensilage récolté est trop humide, résultant en un lessivage des éléments nutritifs. L’ensilage devient alors moins appétant pour les animaux.
Impacts en fonction du stade de développement du grain
Stade laiteux
Le pire stade pour subir un gel hâtif est le stade laiteux. La maïs est alors très humide et il est peu probable que l’humidité de la plante entière descende au niveau désiré pour obtenir une bonne fermentation de l’ensilage avant que celle=ci ne pourrisse dans le champ. Les options qui s’offrent sont de soigner l’ensilage en vert (choppage) ou d’attendre que l’humidité atteigne le niveau désiré pour une bonne conservation.
Pour contrer le problème d’humidité, nous pouvons ajouter à l’ensilage de la matière sèche comme absorbant. Pour chaque 13,6kg de grain ajouté par tonne d’ensilage, l’humidité devrait baisser de 1%. Cela aura aussi comme effet d’améliorer la valeur alimentaire de l’ensilage.
Stade pâteux
À ce stade, il faut attendre que l’humidité de l’ensilage atteigne un niveau optimal selon le mode d’entreposage à la ferme. Pour contrer l’humidité, l’ajout de matière sèche tel que mentionné précédemment peut être une option.
Ligne de lait
Si la gelée mortelle arrive au début de la ligne de lait, l’humidité total de la plante est trop élevée pour que le maïs soit ensilé immédiatement. Il faut attendre quelques jours pour que l’humidité atteigne le niveau optimal. Si la ligne de lait est à 50%, l’humidité de la plante devient idéale pour l’ensilage, car le gel va accélérer le dessèchement de la plante. Il est donc conseillé d’ensiler immédiatement après un gel mortel un maïs dont la ligne de lait est à plus de 50%.
Évidemment, il faut toujours faire analyser l’ensilage de maïs avant de l’utiliser dans la ration alimentaire. Du maïs immature génère habituellement un ensilage moins énergétique. Seule l’analyse en laboratoire agroalimentaire peut confirmer exactement le niveau d’énergie de l’ensilage.
Et n’oubliez pas! Traiter vos ensilages avec Enersile vous permettra de maximiser sa valeur.
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