Avoir une bonne structure…

Publié le 14 novembre 2011

Le département avicole de Novago revient de Hollande avec un groupe de producteurs. La Hollande? Peu de gens connaissent à part les moulins, les digues, le quai d’Amsterdam chanté par Brel et la bière Heineken! La Hollande est un phénomène d’ingénérie! Les Hollandais, qui ont une population très dense sur leur petit territoire, ont dû rivaliser d’ingéniosité pour arracher de la terre à la mer. De par leur densité élevée en population, ils doivent constament penser pour être les plus efficaces possible  dans tout ce qu’ils font. Il en va de même pour l’industrie avicole.

Tout ce que les Hollandais font est pensé en fonction d’efficacité, que ce soit dans le domaine énergétique, de la construction des bâtiments ou en maximisation du potentiel génétique des poulets. Les Hollandais ont bien compris l’importance du départ.

Paradoxalement, c’est avec l’aide d’une vétérinaire américaine qu’ils parviennent à ce résultat. Donna Hill est une « craque » de l’incubation et du départ des oiseaux. Elle a acquis ses lettres de noblesse en travaillant pour des entreprises américaines et est devenue une sommité au niveau mondial dans la compréhension de l’embryologie du poussin dans l’oeuf. Grâce à ses recherches, les Hollandais travaillent énormément sur la structure du poussin à la sortie de l’oeuf. Ce qui est visé? La maximisation de la grandeur de la structure du poussin. Un gain de 1 centimètre en longueur équivaudra à 22 grammes de plus à 7 jours (voire un poussin de 21 cm versus 20 par exemple). Il faut comprendre que la grandeur de la structure est en corrélation avec le poids et est donc une autre manière de mesurer le gain de l’oiseau. Mais alors, c’est au couvoir à faire son travail! C’est vrai en partie. Un poussin avec une maximisation de sa structure au sortir de l’oeuf sera plus fort pour rencontrer des sources de stress. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faille s’occuper du poussin par la suite à la ferme.

Un plancher chaud à l’arrivée est extrêmement important. Combien chaud? Autour de 90 °F. Est-ce tout? Non, bien sûr. Idéalement nous devrions mesurer la température des oiseaux quatre heures après leur arrivée et ajuster la température du poulailler selon le résultat obtenu. La température interne (rectale) recherchée du poussin est de 40,5 °C. Des poussins provenant d’un jeune troupeau auront tendance à avoir plus froid et à démontrer une température autour de 39,5 °C. Il faut s’assurer d’augmenter la température du plancher du poulailler lorsqu’une telle mesure est obtenue et de retrouver une température visée du poussin à 40,5 °C. À l’inverse, une température interne de 41 °C et plus est aussi précaire et un ajustement à la baisse de la température du plancher est à apporter. Ce faisant, nous devrions observer des oiseaux qui n’ont pas tendance à se regrouper et qui démontreront un comportement joyeux et calme à la recherche de nourriture et d’eau.

Les Hollandais, avec la recherche d’efficacité de leurs gestes, obtiennent des conversions alimentaires de 1,50 pour des oiseaux dans la même catégorie de poids que les nôtres. La prise de température n’est pas la seule action. Elle est une parmi d’autres. Nous y reviendrons…

Par François Lefebvre, agr., M.Sc., Expert-conseil avicole, La Coop Novago